• L'ECOLE CAPUCINE

    L'ECOLE CAPUCINE1852. La Bretagne souffle de biens douloureux souvenirs sur Honoré Pencre’ch… Debout sur la falaise de son enfance, il observe la petite île de Dourduff quand Camille, son épouse, le rappelle à la réalité…

    Voilà 20 ans qu’eux, les « parisiens », n’étaient pas revenus à Kerfilec, et leur arrivée au bourg ne passe pas inaperçue… De vieilles peurs remontent à la surface et font resurgir la passion, la violence, la vengeance, mais aussi l’espoir fou de pouvoir peut-être rejouer sa vie…

     

     

    Co-scénariste de la série Le grand mort avec Régis Loisel et de la série Les quatre de Baker Street avec Olivier Legrand, Djian oeuvre ici en solo pour ce scénario au allure de policier rural se déroulant à la fin du 19ème siècle. Les dessins sont assurés par Vincent, jeune dessinateur ayant débuté avec la série Albatros et actuellement en plein travail pour le tome 3 de Chimère(s) 1887. Couleurs : Delf.

    L'ECOLE CAPUCINELe moins que l'on puisse dire c'est qu'on entre très vite dans l'histoire. Après de longues années d'absence, l'arrivée de Camille et Honoré dans le village de leur enfance, ne passe pas inaperçu. Déjà, les rumeurs vont bon train et on a tout de suite la sensation qu'un lourd passé va vite rattrapper notre couple ainsi que toute la communauté.

    Les dessins de Vincent aidés des couleurs de Delf collent bien à l'époque, il faut dire que Vincent aime apparement bien cette période de notre histoire puisque sa série Albatros ainsi que Chimère(s) 1887 se déroule également dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Je préfère néanmoins quand Vincent colorise lui-même ses dessins, le rendu est meilleur.

    Camille est une belle femme. Autoritaire, elle a une emprise non feinte sur son mari Honoré. C'est elle qui a voulu revenir à Kerfilec pour y mener quelques investigations à l'insu de son mari. Très rapidement on sentira qu'elle est peu apprécié des gens du village. Pourquoi notre couple ne s'est pas installé dans le manoir familial? Pourquoi mademoiselle Hortense, l'institutrice du village, se méfie t-elle autant de Camille? Louis son assistant semble avoir un passé qu'il ne faudrait pas déterrer et qui est donc Emma qui a péri en mer et qui semble occuper toutes les pensées d'Honoré? Djian mène fort bien son histoire, nous voilà dans un village semblable à beaucoup d'autres où la vie s'écoule tranquillement mais où l'arrivée de ce couple parti une vingtaine d'années plus tôt à Paris, semble déterrer quelques pans du passé qu'il aurait été préférable de garder enfoui..

    L'ECOLE CAPUCINE

    Alors que nous nous dirigions vers une chronique de village où les non-dits apportent leur lot de mystères et où certaines énigmes se profilent logiquement, Djian apporte soudainement une petite touche fantastique à cette histoire ce qui a pour incidence de nous placer à mi-chemin entre une histoire policière et un conte régional breton avec tout ce que ça peut représenter.

    Ce dyptique est très prenant, on ne lache rien tant tous ces mystères et toute cette magie attisent notre curiosité, la construction du récit est bien menée, la psychologie des personnages, bien travaillée, on s'attache, on se méfie, on s'interroge. En parrallèle à la lecture, on tente d'élucider cette histoire, mais c'est bien sous-estimer nos auteurs qui nous emmène bien plus loin que ce que l'on aurait pû imaginer...

    Un scénario qui aurait peut-être mérité un autre tome pour s'étoffer un peu plus, certains côtés de l'histoire auraient mérité qu'on s'y attarde plus longuement, un petit sentiment de conclusions hatives dans le deuxième tome mais ça n'enlève pas le plaisir de la lecture et la qualité globale de cette oeuvre dans laquelle on retrouve le thème de l'amour, des retrouvailles avec ses racines, de l'enfance et du pardon.


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